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Du néolibéralisme au commun – Partie 2

16 mars 2017

  • Eric Martin

Dans Commun : essai sur la révolution au XXIe siècle, Pierre Dardot et Christian Laval discutent d’un principe important dans les luttes menées à l’échelle mondiale par des mouvements qui contestent l’extension de l’appropriation privée des ressources naturelles, des espaces et des services publics, et des réseaux de communication par une oligarchie possédante. Ce principe, celui du commun, pourrait bien être, selon les auteurs, la clef de la « révolution au XXIe siècle ».

Dans la première partie de notre étude de Commun, nous avons montré comment une sortie du néolibéralisme présupposait, pour Pierre Dardot et Christian Laval, la construction d’institutions susceptibles de remplacer la logique propriétaire et le cadre institutionnel néolibéral. La sortie du néolibéralisme ne relèverait donc pas d’un simple retour à l’État social de l’après-guerre : elle appellerait l’invention d’une forme d’autogouvernement fondé sur le principe du commun. Dans cette deuxième partie, nous abordons la question du droit. Comment penser la production d’un nouveau droit fondé sur la solidarité, la coopération et l’autogouvernement ? Comment penser une forme politique susceptible de remplacer l’État capitaliste ?

Créer un nouveau droit et de nouvelles formes institutionnelles implique une pratique créatrice qui permet de les produire (ce que Dardot et Laval appellent la praxis instituante). Les écrits de Cornelius Castoriadis jettent un éclairage sur cette question. Après avoir examiné la question du droit social, de la praxis instituante (avec l’apport de Castoriadis), on peut en venir à comprendre pourquoi, selon Dardot et Laval, la tâche principale des luttes émancipatoires contemporaines est de créer des communs. À partir du principe du commun, les auteurs déclinent neuf propositions politiques allant de la réorganisation du droit et du travail jusqu’à la constitution d’une fédération des communs mondiaux. Le principe du commun et les propositions politiques qui en découlent sont les prémisses d’un raisonnement devant mener à un cadre institutionnel alternatif. Ce cadre serait appelé à remplacer le système de normes du néolibéralisme et permettrait d’accomplir la révolution dont le 21e siècle a besoin. Pour Dardot et Laval, cette révolution instituera les communs en lieu et place de la concurrence néolibérale, du tout-marché dominant et de l’État qui en est devenu le relais.

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