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Le salaire minimum à 12 $/h : quel risque pour les PME?

18 janvier 2018

  • Philippe Hurteau

Nous apprenons ce matin que le salaire minimum sera haussé de 75 ¢ le 1er mai prochain. Cette hausse, qui s’ajoute à celle de 50 ¢ de l’an passé, portera alors le salaire minimum à 12 $/h. On peut bien entendu se réjouir de cette annonce : considérant que près du quart des employé·e·s du Québec sont des bas salarié·e·s, toute mesure allant dans le sens de l’amélioration de leurs conditions de vie est la bienvenue.

Nous apprenons ce matin que le salaire minimum sera haussé de 75 ¢ le 1er mai prochain. Cette hausse, qui s’ajoute à celle de 50 ¢ de l’an passé, portera alors le salaire minimum à 12 $/h. On peut bien entendu se réjouir de cette annonce : considérant que près du quart des employé·e·s du Québec sont des bas salarié·e·s, toute mesure allant dans le sens de l’amélioration de leurs conditions de vie est la bienvenue.

Évidemment, considérant la hausse à 14 $/h qui a été appliquée en Ontario et l’atteinte prochaine du 15 $/h dans cette province, l’annonce d’aujourd’hui en laissera plusieurs sur leur faim. Il ne reste qu’à espérer que la tendance entamée l’an passé se poursuivra après les élections de l’automne. À suivre…

Les PME sont-elles menacées?

Toujours aussi vite à dénoncer toute hausse du salaire minimum, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) s’attriste de cette mesure. La FCEI s’inquiète de l’effet domino qu’une telle augmentation pourrait avoir sur l’ensemble des salaires et des fermetures de PME que cela pourrait entraîner.

Que la FCEI se rassure, dans une étude publiée en octobre 2016, l’IRIS démontre, sur la base des expériences passées, que les augmentations actuelles demeurent dans les limites du raisonnable.

D’abord, la forte hausse du salaire minimum observée au Québec entre 2008 et 2010 (1,50 $ l’heure étalée sur 3 ans) n’a pas été associée à des taux de fermeture des PME québécoises plus élevés qu’à l’habitude, mais bien à des taux de fermeture globalement moins élevés qu’en dehors de cette période.

En fait, pour les entreprises de moins de 5 employé·e·s, le taux de fermeture observé en 2010 était de 13,3%, ce qui correspond au plus bas taux observé sur la période 2001-2014 pour ce type d’entreprises, et cela malgré la forte hausse du salaire minimum opérée entre 2008 et 2010.

Rappelons aussi que la période 2008-2010 en était une de crise économique, tandis que nous traversons en ce moment une embellie à ce chapitre. C’est précisément dans le contexte actuel, quand les choses vont relativement bien et qu’une augmentation du salaire minimum peut le plus facilement être absorbée par les PME.

Les craintes de la FCEI ne sont donc pas fondées et relèvent bien davantage de la défense bornée des intérêts de leurs membres que d’une vision d’ensemble cohérente sur les conditions salariales minimales qu’il est possible de mettre en place.

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